Billet Politique – La pension
On dit souvent que le système belge de pension est composé de « trois piliers »…
Quels sont ces trois piliers ?
- 1er pilier
Le premier pilier, c’est la pension légale. Elle est principalement financée par les cotisations sociales obligatoires des personnes qui exercent une activité professionnelle (patron et travailleurs). La pension légale peut être du secteur public, privé, régime indépendants ou/et régime salariés.
⇒ Seule la pension légale (de retraite ou de survie) fait partie de la sécurité sociale : c’est la seule dont tout le monde peut bénéficier !
Les 2ème et 3ème piliers sont des systèmes complémentaires au 1er mais qui ne sont pas accessibles à tous.
- 2ème pilier
Le deuxième pilier, ce sont les pensions extra-légales collectives. Ces pensions sont constituées par certains employeurs pour leur personnel (assurance de groupe, fonds de pensions…) Le 2ème pilier ne complète donc pas la pension légale de tous les travailleurs.
D’où l’importance de maintenir un 1er pilier fort et solidaire.
- 3ème pilier
Le troisième pilier, ce sont les pensions extra-légales individuelles. Ces assurances pensions sont souscrites auprès d’une banque ou d’une compagnie d’assurance par le travailleur lui-même. Ce 3ème pilier n’est donc accessible qu’aux travailleurs qui ont les moyens d’épargner pendant leur carrière professionnelle et ainsi compléter leur pension légale.
En cette période de crise, il est capital de maintenir et valoriser le 1er pilier.
La pension légale (1er pilier) est donc basée sur la solidarité entre les actifs et les pensionnés. Elle fait partie de la sécurité sociale.
Vous avez dit « sécurité sociale ? » Petit rappel en quelques lignes :
La sécurité sociale constitue la base de notre système social, qui récolte et distribue les revenus du travail entre les personnes. Elle permet à chacun d’affronter les aléas de la vie, en lui assurant un revenu à tout moment. La sécurité sociale belge est donc un système qui repose sur la solidarité entre travailleurs et chômeurs, actifs et pensionnés, personnes en bonne santé et malades…
La réforme des Pensions du Ministre Bacquelaine
Une réforme qui concerne les futurs pensionnés
Le ministre a décidé de réformer le système du calcul des pensions du 1° pilier dans l’objectif d’en maîtriser les coûts.
- Comment ?
- Par l’introduction de la pension à points ;
- Par le recul de l’âge de la pension de 65 à 67 ans ;
- Par le développement du 2ème pilier.
- Les points seront attribués en fonction de deux critères :
- Le nombre d’années de carrière : une année complète égale un point mais la valeur du point peut être revue chaque année ;
- La pénibilité du travail dont les critères par secteur d’activités n’ont pas encore été définis.
- Autre axe de la réforme :
- La valorisation des périodes « assimilées » (chômage, maladie, grossesse…). Cette valorisation ne se fera plus sur base des salaires relatifs aux années antérieures à l’interruption, mais après un certain délai sur base d’un salaire minimum.
Enéo déplore l’insécurité financière que le système à point introduit. La valeur du point pouvant être revue chaque année, le montant de la pension n’est plus garanti dans le temps comme dans le système actuel.
Enéo estime inéquitable de favoriser uniquement les périodes de travail au détriment des périodes assimilées. Ces mesures vont toucher les travailleurs les plus précarisés, les chômeurs (le caractère involontaire du chômage n’est plus reconnu) et les femmes qui ont généralement des carrières interrompues.