par Marie-Josée Maricq
Le coupeur de poils
Ce n’est ni un coiffeur, ni un barbier, « que nenni ! ». Il s’agit d’un ouvrier qui travaille à la préparation des poils de différents animaux pour l’élaboration du feutre servant à la confection des chapeaux, matière première du chapelier.
C’est sous le règne de Charles VI (vers 1400) qu’apparaissent les premiers chapeaux de feutre. On commença par les fabriquer avec des peaux d’agneau puis des peaux de castor. Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, on travaille la laine, le poil de chameau, de veau, de chèvre, voire de castors pour les feutres de qualité.
À partir de 1730, l’utilisation du poil de lapin et de lièvre améliore le pouvoir feutrant.
De tous temps, on a employé ces peaux pour en faire des fourrures, mais ce commerce n’est devenu vraiment important que le jour où la peau de lapin a servi à fabriquer les chapeaux de feutres.
Sous l’Ancien Régime les règles sont strictes pour le chapelier de feutres :« Défense de faire du feutre avec autre chose que du poil d’agneau ».
Les épileurs de porcs
Ils travaillent dans les abattoirs avec de l’eau bouillante. Les poils récupérés, les « soies », se revendent cher car très appréciés pour fabriquer des pinceaux et des brosses.
Dans les fermes d’antan, le cochon tué était recouvert de paille puis on y allumait le feu pour brûler les poils. On grattait ensuite avec un racloir pour rendre sa peau lisse qui deviendra la couenne du lard.
Le boudinier
C’est bien sûr l’artisan qui fabrique le boudin.
Mais attention, la boudinière n’est pas son épouse mais un petit entonnoir en métal qui sert à fabriquer les boudins.
L’apothicaire : Médecin ou épicier ?
Les apothicaires, « Ciriers et pévriers », vendeurs d’ustensiles de ménage et d’épices, proposent des poudres, des drogues, mais aussi des confitures et des sucres. Ils sont donc jugés avant tout comme des commerçants de bouche.
Mécontents d’un tel statut, ils essayent de faire reconnaître leurs compétences spécifiques mais se heurtent à la résistance des médecins jalousement attachés à leur supériorité en matière de santé.
La querelle est souvent vive, chaque partie accusant l’autre d’abus, de tromperie et d’ignorance et revendiquant, pour elle, le monopole de la préparation des remèdes.
Les médecins sont souvent vainqueurs. Si eux-mêmes peuvent fabriquer des médicaments, l’apothicaire en revanche ne peut délivrer de préparation sans ordonnance.